Les valeurs signifiantes du travail dans la "communauté" arménienne de France

The significant values of work in the armenian community in France We shall endeavour, in this article, to show why the transmission of a restricting historical reality has overdetermined some attitudes towards work among the stateless Armenians in France in the years 1922/1923. The point is not to analyse that behaviour in a comprehensive way but to find some means of interrogating a problematic issue of identity rehabilitation. Why did work at first constitute the main priority in order to preserve the cultural values characteristic of a tradition ? In the same way, what part does the myth of success in reference to an ethnic identity shattered in its place of origin play in those strategies of economic integration ? The breaking up of the stable references to the sense of belonging after the 1915 genocide in the Ottoman empire has conditioned some collective mindsets among the people. The resumption. In the first years of immigration, of professional skills which were used in the country of origin, has favoured the cohesion of the family unit. It is from this "reconstituted" cohesion that the French people of Armenian origin, massively nationalized after the second world war, will develop their space of sociability and progressively define a community status within the French social surroundings.Nous nous attacherons dans le présent article à montrer pourquoi la transmission d'une réalité historique contraignante, a surdéterminé chez les Arméniens "apatrides" des années 1922/23 en France, certaines attitudes au travail. Il ne s'agit pas d'analyser de manière exhaustive ces comportements mais d'interroger par ce biais une problématique de réhabilitation "identitaire". Pourquoi le travail s'est-il constitué dans un premier temps comme l'axe privilégié de maintien de valeurs culturelles propres à une tradition ? De même, quelle place occupe dans ces stratégies d'intégration économique "le mythe de la réussite" en référence à une "identité ethnique" pulvérisée de son lieu d'origine ? Le démantèlement des références stables de l'appartenance, suite au Génocide de 1915 dans l'Empire Ottoman a conditionné chez les sujets certains comportements collectifs. La reprise de savoirs-faire professionnels pratiqués au "pays d'origine" dès les premières années de l'immigration a favorisé "la cohésion" de l'unité familiale. C'est à partir de cette cohésion "reconstituée" que les Français d'origine arménienne, massivement naturalisés aux lendemains de la seconde guerre mondiale, vont développer leurs espaces de sociabilité, et se définir progressivement un statut "communautaire" dans le tissu social français.Hovanessian Martine. Les valeurs signifiantes du travail dans la "communauté" arménienne de France. In: Cahiers de sociologie économique et culturelle, n°11, 1989. pp. 37-61